Carboneutralité | Une entrevue avec Geneviève Gauthier

         par Olivier Cappon, Directeur Principal chez CIET

CIET a récemment lancé plusieurs nouveaux cours alignés sur les tendances et les innovations de l’industrie, ainsi que sur les rétroactions des participants à la formation concernant leurs besoins en renforcement des capacités. Carboneutralité : Concepts clés, stratégies et initiatives est un nouveau cours qui suit à la fois les tendances et est demandé par les participants.

Lors de cette formation d’un jour, les participants apprendront les diverses stratégies pour atteindre la carboneutralité dans leurs biens immobiliers et installations de production. À l’aide d’exemples concrets, les participants se familiariseront avec les différents termes et définitions associés à la carboneutralité, développeront une meilleure compréhension des initiatives entreprises et des engagements pris par différents gouvernements et organisations, et apprendront à discerner entre les diverses approches adoptées pour atteindre la carboneutralité ou réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Je me suis récemment entretenu avec Geneviève Gauthier, formatrice principale de ce programme, pour lui poser ces cinq questions sur le cours Carboneutralité:

Il semble que plusieurs cibles de carboneutralité soient encore loin (2030, 2050, etc.). Pourquoi est-ce un sujet aussi pertinent maintenant?

« Il est vrai que les cibles de carboneutralité peuvent sembler lointaines. D’autre part, une organisation ne devient pas carboneutre en tirant au sort. Pour drastiquement réduire les émissions de GES sans compromettre son organisation, une vision claire des différentes actions à entreprendre à court, moyen et long terme doit être combinée aux outils permettant de saisir les opportunités qui se présentent. Cela est seulement possible en mettant en place une stratégie carboneutre à long terme. »

Qui doit s’impliquer dans la planification carboneutre d’une organisation?

« Un engagement réel envers la carboneutralité ne peut venir que de la haute direction d’une organisation. Bien sûr, il doit également y avoir un champion interne. La plupart du temps, ce champion est un vice-président ou un directeur principal qui dispose du leadership et de l’autorité pour orchestrer des changements organisationnels. Ce champion, évidemment, dépend du soutien externe et interne, puisque des stratégies de carboneutralité bien conçues touchent plusieurs aspects d’une organisation. Donc, il est attendu que tous les membres de l’organisation s’impliquent : le conseil d’administration, le personnel des projets d’exploitation et d’immobilisation, la direction financière et le département des ressources humaines, pour n’en nommer que quelques-uns. La participation des ingénieurs, techniciens, employés, etc. est également nécessaire. En ce sens, il existe un parallèle intéressant entre les stratégies de carboneutralité et la norme ISO 50001 sur les systèmes de management de l’énergie. »

Comment une organisation fixe-t-elle des cibles de réduction des émissions?

« Il y a bien entendu plusieurs facteurs qui doivent être considérés dans la définition d’une cible de réduction des émissions de GES. À cet effet, les stratégies de carboneutralité aident à déterminer le niveau de décarbonation possible pour une organisation. Cela dit, les organisations désirant faire leur part dans la lutte aux changements climatiques peuvent compter sur un protocole sur la voie de devenir prédominent au Canada et à travers le monde : l’initiative Science-Based Target, ou Objectifs fondés sur la science. Ce protocole est présenté dans le cours Carboneutralité offert par CIET. »

Combien d’approches différentes à la carboneutralité existe-t-il?

« Les stratégies de carboneutralité sont basées sur une douzaine de piliers incluant la gestion des biens, l’efficacité énergétique, la décarbonation des sources d’énergie, la capture et le stockage, et ainsi de suite. Une stratégie réussie emploie et priorise judicieusement chaque pilier selon les coûts de réduction du carbone. Il est estimé, dans plusieurs cas, que la décarbonation complète peut être atteinte à un coût de réduction moyen de 200 $ 300 $/tonne. Cependant, dans beaucoup de cas, il est possible de réduire les émissions de GES de 40 % à 60 % sans aucune réduction du coût du carbone. »

Quelles notions concrètes apprises dans ce cours pourront par la suite être rapportées à mon organisation?

« Ce cours permet aux participants de comprendre l’importance de réduire les émissions de GES de leurs organisations d’un point de vue commercial. Il couvre la façon de fixer une cible de réduction des émissions de GES et présente les différents piliers de décarbonation et la manière dont ils doivent être analysés pour le développement d’une stratégie de carboneutralité complète, cohérente et crédible… au profit de toutes les parties prenantes. »